Cuba... Nous y avions pensé lors de l'élaboration de notre premier itinéraire, puis avions changé d'idée avant de finir par retourner à notre plan original. Tom et Chris de Polar Pacer ont réussi à nous convaincre que maintenant, alors que nous pouvions être si près de la côte cubaine, était certainement le meilleur moment de visiter ce pays, plutôt que de planifier un supposé voyage qui n'aurait peut-être jamais lieu. Nos amis de Mascaret I s'y dirigeaient aussi et cela a également pesé dans la balance.



Pays mystérieux s'il en est un, nous avons eu hâte d'y mettre les pieds dès que nous avons décidé d'y aller. Un mélange de crainte et d'excitation face à l'inconnu nous envahissait alors que nous progressions vers Cuba, dans la nuit du 4 au 5 mars dernier. Nous avons quitté Hog Cay dans les Ragged Islands avec 3 autres bateaux canadiens : Polar Pacer, Sail Away et Mascaret I. Le plan était de traverser avant qu'un front froid qui devait passer ne s'établisse avec force. Pour avoir assez de temps, nous avons décidé de quitter vers 17h30 afin d'arriver à Cuba le matin. La traversée s'est très bien passée, même si les vents qui devaient être du nord ne se sont jamais établis durant notre passage en mer. Nous sommes donc arrivés au petit matin du 5 mars vers 6h30 près de la baie de Puerto de Vita, un des endroits où il est possible de faire son entrée à Cuba. Après deux mois dans les Bahamas, nous avons été charmés de voir apparaître la côte de Cuba et ses montagnes.



Un passager clandestin qui a mal évalué ses chances de survie
en optant pour notre bateau



Nous avons emprunté le chenal qui mène au fond de la baie puis nous avons jeté l'ancre en attendant que les autorités viennent nous rendre visite. D'abord, c'est le docteur qui est venu sur le bateau afin de s'assurer que tout le monde à bord était en bonne santé. Une fois qu'il a donné le feu vert, la marina nous a appelés sur la radio et nous a demandé de procéder et de venir au quai où nous nous sommes amarrés à la méditerranéenne. Puis les gens des douanes et d'autres paliers du gouvernement sont également venus à bord avant de finalement nous remettre un visa et de nous souhaiter la bienvenue à Cuba.






N'ayant pas de pesos, nous avons dû nous rendre à Guardalavaca en taxi. Nous avons rapidement constaté en empruntant la route que les chevaux et les boeufs qu'on associe souvent à Cuba ne sont pas l'exception mais sont très fréquents au contraire. Quant à Guardalavaca, il s'agit d'une petite ville axée surtout sur le tourisme, donc très peu représentative du reste de la réalité cubaine. Nous avons quand même apprécié la prestation d'un groupe folklorique cubain dont le chanteur a voulu initier Antoine à l'art des maracas.



Mais c'est en traversant la route principale et en découvrant un petit village beaucoup plus pittoresque que nous avons été confrontés à une réalité très différente de celle qui caractérise les lieux à proximité des "resorts". Nous y avons acheté nos premiers poivrons locaux ainsi que quelques pains et un homme nous a offert nos premières bananes. Nous avons terminé la journée dans un vieux taxi Pontiac dont les fenêtres qui ne fermaient pas toutes laissaient entrer la pluie qui tombait en cette fin d'après-midi. Le conducteur, un médecin de formation, avait probablement opté pour le taxi puisque cette alternative lui offrait la chance de faire potentiellement beaucoup plus d'argent qu'en exerçant son métier. Il s'agissait de notre première expérience dans ce pays où les paradoxes et les contradictions sont monnaie courante...



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